Le merveilleux et le féminin ont fait l’objet de nombreuses recherches propres à en définir les contours et à en montrer les failles et les limites. En revanche, les zones d’interaction entre ces deux notions, loin d’être univoques et simples, ont été moins explorées et demandent un travail de cadrage. Il s’agira dans ce colloque d’étudier ce que le merveilleux fait au genre à travers le prisme du féminin, et ce que le féminin apporte au concept de merveilleux, grâce à un examen résolument diachronique des figures féminines antiques merveilleuses, de leur création à leurs réceptions les plus contemporaines en passant par le Moyen Âge et la première modernité, en France et ailleurs, à travers des corpus littéraires.
S’interroger sur le merveilleux féminin sur le temps long, c’est engager une réflexion qui met à contribution anthropologie, épistémologie, esthétique, ontologie, histoire, au croisement de champs disciplinaires qui interrogent tous le rapport aux normes. Il s’agira en somme de se demander ce qui stimule ou limite l’imaginaire lorsqu’il s’agit du merveilleux féminin, mais aussi de définir les conditions de possibilité d’un merveilleux féminin affranchi des contraintes de la psychologisation hétéro-normative. Les périodes d’études iront de l’Antiquité à nos jours, qu’importe la période (Moyen Âge, période moderne, période contemporaine, ou comparaison entre deux périodes).