Le terme « ekplexis » désigne en grec un choc profond, déstabilisant celui qui l’éprouve au point, parfois, de lui faire perdre contact avec la réalité. Le terme est récurrent dans les discussions des Anciens pour qualifier les effets de la poésie, des objets d’art, de la danse, du théâtre, mais aussi de l’éloquence, de la démonstration philosophique ou scientifique. Est-il dans la vocation du langage et de l’art en général d’exercer sur l’auditeur ou le spectateur une forme de violence ? Dans quels contextes, quels milieux intellectuels une telle violence a-t-elle semblé une ressource bienvenue et légitime ?

Une première journée sur l’ekplexis, organisée à Poitiers en mai 2023 a fait apparaître plusieurs points importants :

  • sur le plan diachronique, la diffusion accrue de la notion à l’époque impériale ;
  • la diversité des modèles qui la sous-tendent, de l’ordre tantôt de l’érotisme, tantôt de l’épouvante, tantôt du phénomène intellectuel, tantôt de l’expérience somatique ;
  • son lien constant avec l’idée de mutisme et de paralysie, qui en fait à la fois, pour l’orateur ou l’artiste, un risque à conjurer, et un effet désirable à produire sur le public  ;
  • son ambiguïté, plus généralement – démontre-t-elle, chez celui qui parle, une inspiration puissante, voire sublime, ou au contraire, chez ceux qui l’écoutent, un manque d’éducation, un goût pour le clinquant et les effets vulgaires ?

Cette seconde journée propose de poursuivre l’enquête avec de nouveaux textes sous la loupe : théâtre tragique, rhétorique naissante, historiographie, néo-platonisme, discours médical. Son objectif est de continuer à historiciser la notion et à clarifier son rôle dans les querelles esthétiques des Anciens.

Consultez le programme détaillé de l’événement.

Accès et plan

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