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Responsable : Anne-Cécile Guilbard
La thématique que l’équipe B1 se propose de travailler (« Vitesses : questions de tempo dans la littérature et les arts ») est dans l’esprit de notre époque : l’injonction de la vitesse touche tous les domaines de la société contemporaine ; on lui obéit en répondant dans l’urgence à toutes sortes d’ultimatums nés des impératifs socio-économiques d’un monde globalisé ; ou à l’inverse on lui résiste en se réclamant délibérément du droit à la lenteur, en particulier au nom d’une naturalité de ce droit (rythme biologique, naturel, etc.). Toutefois, notre objectif ne sera pas d’étudier cet impératif contemporain de la vitesse (les thèses dystopiques de Paul Virilio sur l’accélération imposée par le monde moderne, la standardisation et la mondialisation des affects, sont bien connues). Il s’agira plutôt de montrer comment littérature et arts visuels déclinent les multiples nuances des notions de vitesse / tempo / allure / cadence – en laissant de côté la question du rythme, déjà abondamment travaillée, depuis Gilles Deleuze (dans Différence et répétition, 1968) jusqu’aux nombreux travaux d’Henri Meschonnic.
La vitesse n’est jamais que relative, comme l’a démontré Einstein (malgré la contradiction que Bergson tenta de lui apporter dans Durée et simultanéité, 1922) : la vitesse de l’objet est liée à un observateur référent qui doit s’imaginer, lui, un instant immobile pour pouvoir la mesurer, le temps de la mesurer – hors de cet instant, il est pris lui-même dans son propre déplacement. Quelle est la vitesse du lecteur ? du regardeur devant un tableau ? ou une photographie ? du spectateur, au théâtre ou au cinéma ? Comment ce dernier mesure-t-il le mouvement auquel il est sensible ? Voit-on vraiment « instantanément » le tableau que le peintre a mis si longtemps à composer ? Et l’œuvre visuelle fixe ne permet-elle pas la représentation de la vitesse ? Il faudra également poser la question des nouvelles technologies et de la manière dont celles-ci bouleversent et redéfinissent notre rapport à la lecture et à la réception de l’œuvre d’art.
Parmi les axes envisagés :
Création, performance, réception
Effets de tempo dans les œuvres
Les valeurs esthétiques (et éthiques) de la vitesse
Actions associées : Dire – Discours, Images – Représentations ; L’ethos du compilator – Auteur et désœuvrement ; Les lieux de la création ; Francophonie ; Pastorale, anti-pastorale, post-pastorale dans la littérature de langue anglaise; théâtre de la Renaissance …